Une décision à prendre

Nicolas et moi nous trouvons devant une question difficile... Dernièrement, le Gouvernement a annoncé la mise en place d'un programme de fécondation in vitro dont les trois premiers essais seraient remboursés. Il semble que ce programme débuterait au printemps prochain.  Sachant qu'il en coûte entre 10 000$ et 15 000$ par essai, c'est une nouvelle extraordinaire pour tous ceux qui ne pouvaient envisager de tels traitements en raison des coûts élevés. 

Comme je le disais, Nicolas et moi nous retrouvons donc devant cette possibilité : continuer vers l'adoption ou essayer la fécondation in vitro.  La situation de l'adoption (en Colombie comme ailleurs dans le monde) n'est pas très bonne.  Nous sommes sur la liste d'attente depuis quelques mois, mais rien ne bouge.  Nous somme toujours au rang 212.  Nous sommes tout de même chanceux d'adopter deux enfants, parce qu'un couple que je connais en adopte un seul et se retrouve au rang 1600... Il est désormais impossible de s'inscrire pour l'adoption d'un enfant de moins de 3 ans en Colombie, sauf si un des parents est Colombien.  Les coûts augmentent, les délais aussi.  Voilà la situation dans laquelle nous nous trouvons.  

Et la fécondation in vitro apparaît.  J'ai déjà suivi plusieurs cycles hormonaux, entre autres pour recevoir des traitements d'insémination artificielle.  Pendant des mois, j'ai eu l'impression de vivre en même temps une grossesse, une ménopause et un SPM.  Surprenant que je sois encore vivante et que personne ne soit mort autour de moi !!! ;-)  Bouffées de chaleur, irritation, agressivité, fatigue, problèmes de concentration étaient au rendez-vous.  Sans parler de la déception que tout cela ne serve à rien.  

La fécondation in vitro est un processus encore plus envahissant et complexe.  Est-ce que j'ai vraiment envie de vivre tout cela ? Sincèrement, et de façon surprenante, la réponse est "non".  Malgré l'attente qui s'étire de plus en plus pour l'adoption, malgré le fait que je ne vivrai ainsi pas de grossesse, malgré le fait que nos enfants n'auront pas le même sang que nous, malgré les coûts élevés de l'adoption, malgré les tracas supplémentaires.  

Jamais, de toute ma vie, je n'aurais cru refuser un jour de vivre une grossesse.  J'ai été malheureuse de ne pas être enceinte à un point difficile à imaginer et à expliquer.  Pourtant, aujourd'hui, j'ai deux enfants en Colombie qui m'attendent et j'en suis heureuse.  Si je devenais enceinte de façon "naturelle", la question ne se poserait pas, mais ce n'est pas le cas.  Je n'ai tout simplement pas envie de recommencer à attendre une grossesse et à miner ma santé physique et psychologique.  

La discussion n'est pas close, mais les arguments en faveur de la fécondation in vitro, en ce qui me concerne, ne me convainquent pas vraiment... C'est à voir. 

Comments

[Catherine]

Même si j'ai eu beaucoup de difficultés à avoir ma fille et à la mettre au monde, je n'ai connu aucune des situations que tu évoques et je ne saurais émettre un avis.

Connais-tu la fréquence des adoptions en Colombie ?

Ah, comme tout cela doit être difficile à vivre... je compatis Nadyne.

Gros bisous
Catherine