Mère et belle-mère
Il y a quelques jours, dans le hasard d'une discussion avec une copine, nous en sommes venues à parler de la différence entre être une mère et être une belle-mère. Cette copine vit avec son conjoint, le fils qu'elle a eu avec son conjoint, et les deux enfants que son conjoint a eus avec une autre femme dans une vie antérieure. Je lui ai demandé comment s'était passé l'arrivée de son enfant dans leur vie, quels changements s'étaient opérés par rapport aux enfants de son conjoint, etc. Elle m'a répondu qu'elle s'était rendue compte que c'était beaucoup plus exigeant d'être une belle-mère que d'être une mère. Hein ???
"Être une belle-mère, c'est aimer comme le sien un enfant qui n'est pas le sien, c'est tout donner et n'attendre rien en retour, c'est aimer comme une mère un enfant qui ne nous considère pas comme sa mère", m'a-t-elle répondu. "C'est aussi vivre avec la jalousie de la mère, qui a peur d'être remplacée, ou encore avec sa colère si elle juge que son enfant n'est pas "assez" aimé. Peu importe ce qu'on fait, ce n'est jamais bien. On est trop laxiste : c'est parce que ce n'est pas notre enfant. On est trop ferme : c'est parce que ce n'est pas notre enfant. Et pendant ce temps, on borde cet enfant, on le cajole, on joue avec lui, on fait ses devoirs avec lui, on passe du temps avec lui, on dépense de l'argent pour lui, on essuie ses larmes, on mouche son nez, on lui raconte des histoires, on lui tient la main, on l'encourage, on le nourrit, on le laisse entrer dans notre vie et notre coeur... et tout ça, en sachant que ce n'est pas nous qu'il remerciera à la fête des mères."
Hum... "C'est pas faux", comme dirait quelqu'un.
"Quand c'est notre enfant," a-t-elle ajouté, "on fait exactement la même chose, mais on est reconnue. Étrangement, lorsque c'est normal, en quelque sorte, de s'occuper d'un enfant, on a plus de reconnaissance que lorsque ce l'est moins."
J'ai bien aimé cette discussion. J'envisage d'ailleurs de créer une "fête des belles-mères", histoire d'équilibrer la balance. Et ce devrait être à la mère des enfants de remercier la belle-mère.
Nadyne